Dix ans après la reprise, la Scop des ex-Fralib résiste avec détermination
La résilience de Scop-Ti : un modèle d’économie sociale
En mai 2012, Olivier Leberquier, technicien de maintenance chez Frablib, déclare avec détermination : « Aucun boulon ne sortira de cette usine ». Cette phrase emblématique marque le début d’une lutte collective contre la délocalisation annoncée par Unilever. En 2014, face à l’absence de repreneur, les salariés décident de reprendre l’entreprise sous forme de Scop, baptisée Scop-Ti, et dix ans plus tard, ils continuent de faire tourner l’usine avec succès.
Un parcours de transformation
Olivier Leberquier se remémore ce moment de colère qui a conduit à une transformation radicale. Aujourd’hui, 58 coopérateurs, dont 32 salariés, gèrent l’usine, soutenus par une « armée de bénévoles », comme le souligne Nasserdine Aissaoui, responsable du site de vente en ligne. Ce soutien communautaire est essentiel pour maintenir l’activité et la motivation des équipes.
Faire grandir la marque maison
Depuis la reprise, l’usine a évolué. 85% de leur production est désormais dédiée aux marques distributeurs, représentant 58% de leur chiffre d’affaires. Le reste provient de leur propre marque, 1336, qui fait référence au nombre de jours de lutte avant la transformation en Scop. Cette diversification a permis à la coopérative d’atteindre l’équilibre financier en 2020, malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19 et l’inflation.
Un rebond prometteur en 2024
L’année 2024 marque un tournant avec une croissance du chiffre d’affaires de 30% à 35%. Grâce à un collectif de mutuelles, le terrain de l’usine a été racheté et loué à un prix abordable, réduisant ainsi les charges. Les ventes de marques distributeurs continuent de croître, mais la coopérative doit également renforcer sa propre marque pour maximiser les marges bénéficiaires.
Soutenir l’agriculture locale
Un autre objectif clé des coopérateurs est de relancer une filière de plantes aromatiques et médicinales, abandonnée par Unilever au profit d’arômes chimiques. Dès 2015, un partenariat a été établi avec le syndicat de producteurs de tilleul de Baronnies dans la Drôme, et cette initiative s’est élargie à d’autres plantes comme le thym de Provence (IGP).
Une organisation interne renouvelée
La transformation en Scop a également bouleversé l’organisation interne. Laurence Nicolas, ancienne employée de Fralib, explique : « On travaille pour nous-mêmes. On s’organise comme on veut et on s’entraide ». Cette autonomie a renforcé la motivation des employés, qui se sentent désormais investis dans leur travail et fiers de contribuer à une entreprise soutenue par des bénévoles.
Perspectives d’avenir
Le parcours de Scop-Ti illustre comment une communauté peut se mobiliser pour préserver des emplois et développer une économie locale durable. Avec une stratégie axée sur la qualité et l’innovation, Scop-Ti est bien positionnée pour continuer à croître tout en soutenant l’agriculture locale et en valorisant ses produits.
Crédits
- La Tribune – Dix ans après la reprise, la Scop des ex-Fralib tient bon
- France Info – Scop-Ti : L’usine de thés reprend vie
Virginie Majaux
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