Île-de-France : les coupes budgétaires persistent, les acteurs de la filière tirent la sonnette d’alarme

Les subventions régionales pour la construction de logements sociaux en Île-de-France seront suspendues en 2025, une décision qui suscite des inquiétudes au sein du secteur. Bien que cette compétence soit facultative, les professionnels redoutent une baisse significative de la production de logements et des répercussions sur l’ensemble de la filière. La présidente de la région a annoncé des économies drastiques dans le budget 2025, ce qui pourrait aggraver la crise du logement déjà présente.

Une décision aux conséquences lourdes

La suspension des subventions régionales pour la construction de logements sociaux en 2025 a été confirmée par la Région Île-de-France. Cette mesure, bien qu’elle soit justifiée par des contraintes budgétaires, soulève de vives inquiétudes parmi les acteurs du secteur. En effet, l’Alliance pour le logement Île-de-France, qui regroupe divers intervenants tels que des bailleurs sociaux et des promoteurs, estime que cette décision va « impacter très durement la production du logement ».

Des économies drastiques annoncées

En novembre dernier, la présidente de la région a annoncé un plan d’économies de 760 millions d’euros dans le cadre du budget 2025, en réponse à une baisse des recettes fiscales et aux coupes budgétaires envisagées par le gouvernement. Ces mesures touchent particulièrement le secteur du logement, qui n’est pas une compétence régionale, mais qui subit néanmoins les effets de ces restrictions financières.

Impact sur le logement social

Les professionnels du secteur s’inquiètent des conséquences de cette suspension. Selon l’Alliance, environ 48 millions d’euros d’aides régionales seront gelées, affectant divers segments tels que le logement étudiant, familial, accompagné, intermédiaire et en bail réel et solidaire. Emmanuel Dezellus, porte-parole de l’Alliance, a exprimé son inquiétude :

« On est très très inquiets. »

Justifications de la Région

Le président délégué du Conseil régional, Geoffroy Didier, a défendu cette décision en affirmant que les contraintes budgétaires vont perdurer. Il a précisé que les subventions accordées jusqu’à présent étaient facultatives et que la région continuerait de financer les projets en cours pour un montant de 53 millions d’euros.

Un fonds d’urgence en perspective

Pour atténuer les effets de cette suspension, la collectivité prévoit de créer un fonds d’urgence. Ce fonds serait réaffecté au secteur du logement si le prochain gouvernement renonce à demander un effort budgétaire supplémentaire à la région. Cependant, l’Alliance pour le logement reste sceptique quant à l’efficacité de cette mesure, craignant que 40 % des projets en attente de validation soient directement impactés.

Appel à la solidarité

Anne-Katrin Le Doeuff, directrice de l’AORIF, a souligné que la production de logements HLM est en chute continue et que la situation actuelle nécessite une attention urgente. Elle a déclaré :

« Nous avons conscience des difficultés actuelles des collectivités locales, l’idée n’est pas de demander toujours plus d’argent. »

Face à cette crise, il est crucial que les acteurs du secteur collaborent pour trouver des solutions innovantes et durables afin de garantir un accès au logement pour tous les franciliens.

Crédits

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