Les plus grandes éoliennes du monde se dressent au large de la province du Fujian en Chine, dans le détroit de Taïwan. Conçue pour résister aux tempêtes tropicales, une éolienne géante fabriquée en Chine, avec un diamètre de rotor de 252 mètres, a établi un record mondial l’année dernière en produisant suffisamment d’énergie pour alimenter environ 170 000 foyers. Actuellement, la Chine est le premier fabricant mondial d’éoliennes, représentant 60 % de la capacité de production mondiale.
La montée en puissance de la Chine dans l’industrie éolienne
La domination de la Chine dans le secteur des éoliennes s’est développée à un rythme fulgurant. En 1989, il n’y avait que trois éoliennes produisant de l’électricité en Chine. Aujourd’hui, des entreprises pionnières comme Goldwind, fondée en 1998, ont su tirer parti de l’expertise occidentale et ont rapidement surpassé leurs concurrents. La Chine fournit entre 70 et 80 % des composants essentiels nécessaires à la construction d’éoliennes et raffine presque 100 % des minéraux critiques requis.
Implications politiques et économiques
Les implications politiques de cette domination sont considérables. L’Occident ne peut pas atteindre ses objectifs climatiques ambitieux sans énergie renouvelable bon marché. Renoncer à la technologie verte chinoise risque de ralentir la transition écologique et d’augmenter les prix pour les consommateurs. L’Europe dépend déjà des panneaux solaires importés de Chine. En réponse, les pays occidentaux envisagent d’augmenter les tarifs douaniers et d’offrir des subventions publiques à leurs industries technologiques vertes.
Le défi des véhicules électriques
La plupart des attentions se concentrent sur les véhicules électriques (VE). La Chine a pris une avance considérable dans la production de VE à bas coût et performants. Les États-Unis ont imposé des droits de douane de 100 % sur les VE chinois, tandis que l’Europe a hésité, craignant des représailles de la part de la Chine. Récemment, Bruxelles a finalement imposé des droits de douane sur les VE chinois, mais seulement jusqu’à 45 %.
Une industrie éolienne européenne en déclin
L’Europe, qui se vante d’une forte industrie éolienne employant 300 000 personnes et représentant plus d’un tiers de l’électricité renouvelable de l’UE, fait face à un défi croissant. Des entreprises comme Vestas, Enercon, Nordex et Siemens Gamesa, qui ont presque inventé l’industrie moderne de l’éolien, voient leur part de marché diminuer. De 2020 à 2022, la part de marché éolien de l’Europe est tombée de 42 % à 35 %, alors que les prix des éoliennes chinoises sont au moins 20 % inférieurs à ceux des fabricants européens et américains.
Réponses politiques et défis structurels
Face à cette situation, les décideurs politiques prennent conscience du défi. En octobre 2023, la Commission européenne a lancé un nouveau Wind Power Package pour renforcer l’industrie éolienne européenne et égaliser les conditions de concurrence. Un objectif clé est d’accélérer le processus d’autorisation pour les nouveaux projets éoliens.
Un autre obstacle majeur est constitué par les réseaux sous-développés. Selon le plan d’action de la Commission européenne de 2023, des investissements de 584 milliards d’euros seront nécessaires d’ici 2030 pour moderniser les réseaux européens. Plus de 500 GW de capacité éolienne attendent actuellement l’approbation des demandes de connexion au réseau, un processus qui peut prendre jusqu’à neuf ans.
Innovation plutôt que subvention
Au lieu d’essayer de surenchérir sur les subventions de la Chine, ce qui semble impossible, l’Europe et les États-Unis devraient soutenir les technologies éoliennes de nouvelle génération. Les start-ups européennes et américaines doivent être en mesure de se développer pour rivaliser avec les entreprises soutenues par l’État chinois. Des entreprises comme Kyoto en Norvège et Caldera au Royaume-Uni mènent le monde dans le stockage de chaleur, permettant de stocker l’énergie produite par le vent et le solaire pour une utilisation ultérieure.
*Déclaration d’intérêt : L’auteur est investisseur dans Caldera.
Crédits
Charles Foucault
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Bien que "Charles Foucault" ne soit pas une personne réelle, son histoire fictive est utilisée pour illustrer le parcours d'un journaliste engagé, couvrant des événements significatifs tels que des catastrophes naturelles et des conflits politiques. "Charles" est présenté comme un reporter audacieux, apportant un professionnalisme et une perspective unique aux lecteurs de Yourtopia.fr.
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