Un défi audacieux : les coulisses de la reprise de Filigranes

Filigranes : Une reprise marquée par des défis financiers et humains

Véronique Croisé, arrivée à la tête de Filigranes en 2022, a été confrontée à une entreprise au bord de la faillite, avec des dettes atteignant 3 millions d’euros et un chiffre d’affaires en déclin. Malgré une procédure de réorganisation judiciaire, le chemin vers la stabilité financière était semé d’embûches. Mehmet Sandurac et Denis Knoops, deux entrepreneurs intéressés, ont fait des offres pour reprendre l’entreprise, mais les défis financiers et sociaux demeurent.

Un pari osé

Lorsque Véronique Croisé prend les rênes de Filigranes, elle découvre une entreprise en difficulté, avec un chiffre d’affaires de 13,7 millions d’euros et une trésorerie en crise. Formée à l’école de commerce Solvay, elle tente de redresser la situation, mais réalise vite que les facteurs macro et microéconomiques liés au secteur du livre sont trop prépondérants. Néanmoins, elle réussit à établir une PRJ (procédure de réorganisation judiciaire), évitant ainsi une faillite catastrophique et préservant environ 30 emplois.

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Les candidats à la reprise

Après le lancement de la PRJ, Croisé rencontre Mehmet Sandurac, un jeune entrepreneur à la recherche d’une nouvelle opportunité. En parallèle, Denis Knoops, ancien dirigeant de Delhaize et président de finance&invest.brussels, forme un groupe avec d’autres acteurs du secteur pour présenter une offre. Les deux candidats, bien que très différents en approche, se disputent le contrôle de Filigranes.

Les candidats jouent souvent le tout pour le tout avec le prix minimum. C’est pour eux un peu un coup de poker.

Une valorisation délicate

Dans le cadre légal de la reprise, les candidats doivent faire une offre égalant ou dépassant la valeur estimée du stock. Cependant, leurs premières propositions sont jugées insuffisantes par Me Emmanuelle Bouillon, mandataire de justice, ce qui les pousse à surenchérir : 305 000 euros pour Sandurac et 300 000 euros pour Knoops.

Un soutien inattendu

Lors de l’audience au tribunal, l’atmosphère est tendue. Marc Filipson, ancien propriétaire de Filigranes, prend la parole pour exprimer son soutien à Sandurac. À 65 ans, il se retrouve à la croisée des chemins, ayant perdu la marque qu’il a construite avec tant de fierté. Bien qu’il continue d’espérer un départ en douceur avec son personnel, il se rend compte que la fin pourrait être plus amère qu’il ne l’avait imaginé.

Le volet social

Les discussions sur la reprise mettent également en lumière des problématiques sociales. Les deux candidats souhaitent maintenir les emplois, mais ne sont pas prêts à reprendre intégralement les droits des travailleurs. Les syndicats ont joué un rôle crucial pour préserver des conditions de travail acceptables, bien que des changements notables soient à prévoir, tels que l’augmentation des heures de travail.

Un avenir incertain

Mehmet Sandurac, désormais aux commandes, travaille intensément pour trouver un modèle économique durable. Le déménagement prévu boulevard de Waterloo est un élément clé de sa stratégie, planifié pour la fin du premier semestre 2025. L’objectif est de transformer Filigranes en un bien culturel pérenne, malgré les défis financiers persistants.

Le magasin de l’Avenue des Arts continuera de fonctionner normalement pendant cette transition, avec un personnel qui a en grande partie donné son soutien à Sandurac. Un événement littéraire est déjà programmé pour le 10 janvier, confirmant ainsi l’engagement de Filigranes envers sa communauté.

Credits

• La Libre – Un pari osé
• La Libre – Du changement chez Filigranes Corner à Ixelles
• La Libre – Mehmet Sandurac, un commerçant au sens noble du terme
• La Libre – Les raisons du naufrage de Filigranes