Un seul but peut vous rendre immortel – et 10 autres théories pour l’Euro 2024
Le football est joué dans le monde entier, mais l’Europe peut affirmer avec confiance qu’il y est le plus réussi. C’est un atout culturel en Europe, où il est profondément enraciné depuis son émergence au milieu du XIXe siècle à la suite du mouvement ouvrier. Les clubs européens sont inégalés. Et à part le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay, seuls les pays européens ont été champions du monde. Dix pays d’Europe ont atteint une finale de Coupe du Monde.
Le football : un jeu européen
Le football est pratiqué partout dans le monde, mais c’est en Europe qu’il connaît le plus grand succès. Enraciné dans la culture européenne depuis le XIXe siècle, il est devenu un véritable patrimoine culturel. Les clubs européens dominent la scène mondiale, et hormis quelques exceptions sud-américaines, ce sont les nations européennes qui remportent les titres mondiaux. Euro 2024 voit la participation de vingt-quatre pays, bien que des équipes historiques comme la Suède et la Grèce ne se soient pas qualifiées cette année.
La démocratie et le football
Le football prospère dans les démocraties. La liberté et l’autodétermination sont des valeurs essentielles pour développer des talents comme Franz Beckenbauer, qui n’aurait pas pu devenir une icône en Chine ou en Arabie Saoudite. Le football est aussi une lutte des classes, où la compétition et la rivalité permettent aux meilleurs de s’épanouir.
Le bénévolat dans le football
Selon la FIFA, 265 millions de personnes jouent au football dans le monde. Ce sport repose sur le travail bénévole de millions de personnes, des entraîneurs de jeunes aux secrétaires de club. En Allemagne, par exemple, des milliers de bénévoles consacrent leur temps libre à éduquer les enfants et les jeunes dans des institutions démocratiques.
La coopération individuelle dans le football
La France est reconnue pour son talent footballistique, avec des joueurs comme Kylian Mbappé qui ont appris leurs compétences en jouant sans manuel. Didier Deschamps a su transformer ces individualistes en une équipe cohérente, menant la France à deux finales consécutives de Coupe du Monde. Malgré des déséquilibres occasionnels, la France reste favorite pour cet Euro.
Priorité au fair-play, mais aussi à la compétition
Le football transmet des valeurs importantes, mais il reflète aussi les aspects négatifs de la société. Les instances comme l’UEFA et la DFB luttent contre les discours de haine et le racisme. Sur le terrain, la compétition reste féroce, illustrant bien les dynamiques sociales européennes.
La diversité sur le terrain
L’Allemagne débat actuellement d’une enquête selon laquelle environ un cinquième des personnes souhaitent voir plus de joueurs blancs ou sont dérangées par un capitaine d’origine turque comme Ilkay Gündogan. Cela montre que dévaloriser certains joueurs conduit à l’échec. Le succès vient de la coopération et de la valorisation des forces individuelles.
Les différences enrichissent
Chaque nation a son style de jeu unique, ce qui rend les tournois internationaux fascinants. L’Allemagne, souvent considérée comme une « Turniermannschaft » (équipe de tournoi), bénéficie de son infrastructure et de son grand nombre de footballeurs. Gareth Southgate a récemment souligné que l’Angleterre avait le plus de joueurs en quart de finale de la Ligue des Champions, soit 18. Je suis confiant que l’Allemagne atteindra à nouveau la finale de son tournoi à domicile.
Je suis enthousiaste à propos de deux nouvelles équipes. L’Albanie a récemment entamé des négociations d’adhésion à l’UE et la Géorgie lutte pour sa démocratie et son adhésion à l’Europe. Leurs équipes joueront en Allemagne de manière à représenter fièrement leurs compatriotes. Un Championnat d’Europe est plus qu’une simple affaire commerciale, c’est une question d’identification.
Un deuxième Sommermärchen
Les Écossais transformeront Munich pour le match d’ouverture. Quand on pense au « Sommermärchen » (conte de fées d’été), on pense aux drapeaux allemands. Mais 2006 n’était pas seulement noir, rouge et or, c’était multicolore. Cette fois, le jaune et le bleu joueront un rôle spécial. Chez eux, l’Ukraine lutte pour sa liberté – et celle de l’Europe. Leur équipe de football recevra beaucoup de solidarité dans les stades et dans les rues.
Un but peut vous rendre immortel
Le 9 juin 2006 était mon jour. Mon but lors du match d’ouverture contre le Costa Rica a marqué le début de ma carrière. J’ai grandi près du stade, toute ma famille était dans les tribunes, et avant le match, il n’était pas certain que je puisse jouer à cause d’un plâtre au bras. Puis mon tir a trouvé le triangle du but, un moment mémorable. J’ai ressenti la symbolique de ce but un an plus tard dans un township en Afrique du Sud. J’y ai créé une fondation et les enfants n’en revenaient pas que je sois sur le terrain avec eux. Pour eux, j’étais le garçon qui avait marqué ce but.
Célébrer renforce nos liens
Je partage la préoccupation que la démocratie soit en danger. Apparemment, beaucoup de gens ont oublié ses avantages. Je suis encouragé par les manifestations auxquelles des millions d’Allemands ont participé au début de l’année pour préserver la démocratie. Maintenant, encore plus de gens se rassembleront avec un esprit similaire lors de la grande fête du football. Les manifestations et les fêtes sont deux choses différentes, mais elles peuvent exprimer la même chose : l’appréciation de notre mode de vie libre. Un seul tournoi ne guérira pas le monde. Mais le football doit jouer son rôle dans la défense des acquis de la démocratie. Alors le monde paraîtra plus heureux pendant les prochaines semaines, et peut-être qu’une partie de cela restera.
Geht’s naus und spuits! Allez jouer !
Le football est politique, indéniablement. Dans ma chronique, publiée dans plus de 25 pays européens depuis trois ans, j’essaie de traiter des questions sociales. Mais je partage le désir du jeu pur avec des milliards de fans. Le football, c’est se déconnecter, se détendre, s’exalter. Que le coup de sifflet retentisse enfin !
Philipp Lahm est le directeur du tournoi pour l’Euro 2024. Sa chronique a été produite en partenariat avec Oliver Fritsch de Zeit Online, le magazine en ligne allemand.
Crédits
- The Guardian – Football must play its part in defending the achievements of democracy
- The Guardian – Euro 2024
- The Guardian – Franz Beckenbauer: Role model for a generation
- The Guardian – France vs Switzerland Euro 2020
- The Guardian – Julian Nagelsmann and Germany’s ARD survey
- The Guardian – World Cup 2006 opening match
- The Guardian – Philipp Lahm: Euro 2024 tournament director
Charles Foucault
"Charles Foucault" est un personnage fictif créé par l'équipe de Yourtopia.fr, incarnant un journaliste expérimenté et dévoué, né dans les années 50 à Paris. Ce personnage, issu d'une famille modeste, a été conçu pour représenter la passion et le dévouement pour le journalisme dès le plus jeune âge, écrivant initialement pour le journal scolaire avant de poursuivre des études universitaires en journalisme.
Bien que "Charles Foucault" ne soit pas une personne réelle, son histoire fictive est utilisée pour illustrer le parcours d'un journaliste engagé, couvrant des événements significatifs tels que des catastrophes naturelles et des conflits politiques. "Charles" est présenté comme un reporter audacieux, apportant un professionnalisme et une perspective unique aux lecteurs de Yourtopia.fr.
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